Numéro d'édition: 2734
Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Léon Dommartin
1839/09/11 - 1919/08/23
Lieu de rédaction
Bièvres
Date
1884/08/13
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6655/468/154
Collationnage
Autographe
Date de fin
1884/08/13
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Bièvres-en-Josas.
13 Aout 1884
Mon Cher Vieux
Tu n’as pas tout à fait tort, mais moi je t’assure que j’ai raison. C’est surtout Liesse qui m’a endormi en me disant qu’Edmond arrivait « dans huit jours » – C’était absolu, positif. Ne voyant pas Edmond venir, je lui ai écrit deux ou trois fois, lui envoyant des sommations de partir. Il s’est retranché derrière tes conseils. Tout cela par Liesse, & tu sais si cet animal là a l’art de ne pas dire les choses nettement & de les embrouiller au surplus. Quand je t’ai écrit j’étais « a bout de nerfs & d’attente ». Tous mes plans étaient boulversés. C’est surtout lui, Liesse qui a été mou & fallot, dans tout cela comme il l’est en tout dans la vie !!!
Quant à octobre, tu comprends
Page 1 Verso : 3
que ta non arrivée à Paris est une boutade d’homme de mauvaise humeur, & tu sais aussi que personne ne te sera plus dévoué que moi, le cas échéant.
– « que voulez-vous » dit Liesse, il ne faut pas rendre les gens heureux malgré eux ! – Il ne s’agit pas de rendre les gens heureux malgré eux, mais il s’agit d’établir, quand on connaît la vie de ses amis, le clair bilan de leur situation, que l’on voit mieux qu’eux, à cause du recul du point de vue. Rappelle toi notre conversation de la gare du Nord & là tu as senti avec grande raison, la nécessité de ton retour à Paris, à tous points de vue au tien, comme à celui de ta fille. Tu as un véritable avenir ici. Là est le vrai, & si tu n’avais pas une valeur réelle, je ne t’imposerais pas ces scies continuelles & ridicules. Mais je te connais, transplanté ici « tu feras », – là : rien, que des semblants d’actions & de travail. – Je t’écris un mot à Digue-Hotel à Nieuport ; relativement au séjour de Nieuport. Je trouve Nieuport très bien, à l’hôtel de la mer chez Ryckaerts, on vit pour cent sous. Mlle Prevost de l’hôtel des Bains m’avait offert d’y vivre au même prix – (vin non compris). Le Digue-Hôtel doit être cher. Nieuport a des dunes superbes – les plus belles, et une plage sans pareille. Si nous ne voulons pas de Heyst, cela pourrait nous convenir. Qu’en dis-tu ? J’écris aujourdhui à Edmond, derechef. – J’ai peur que mon voyage en Bretagne ne soit compromis, la sœur de Gouzien est malade. Cela me désole. – Rien de nouveau.
Tiens moi au courant de ce que tu fais & embrasse ta fillette pour moi.
Ton Vieux fidèle
Fély
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
KBR