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Honorable Débris & ami,
Si tu es revenu de Bruges comme on revient de Chaillot & s’il reste encore quelques restes, – « des traces » comme nous disons nous autres chimistes, de l’être physique qui a orné notre planète & que les mortels distinguaient des autres mortels à l’aide du nom de Léon Dommartin, vel Simius, vel Johannus Arduennæ, vel Sale Bougre, vel Tête de pipe, vel Ancien Pitre ; et les femelles de son temps par des épithètes que ma plume se refuse à retracer ou à reproduire, je te prie de te trouver Samedi prochain, – demain 24 aout au Café Molière proche le théâtre Molière à huit heures après vespres, –
Voilà
Je suis à Thozée depuis huit jours. Cet évènement a causé quelque sensation & a suspendu pendant 25 minutes les exercices de la moisson de 1878. On me croyait mort & on me donnait en exemple aux enfants pas sages. Le Curé avait envahi Thozée, stupéfaction & renversement d’icelluy en me trouvant bien portant & frais comme une ablette mangeant une reine-claude sur le Perron ! Je lui ai dit gravement : « Maintenant que nous sommes au pouvoir & que je fais partie du Ministère. S.M. le Roi (j’ai oté mon chapeau de paille) a bien voulu me rappeler d’exil & déchirer les lettres de cachet !! »............................
si tu avais vu « sa gueule » – un poême !
