Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]

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Tu es absolument fou, – je ne savais plus même que je t’avais écrit la phrase que tu me reproches. Cela s’est trouvé sous ma plume comme une boutade sans conséquence & sans portée. Est ce que nous n’avons pas tous deux le droit de nous donner tout espèce de conseils & sous quelle forme il nous plaît ? – Tes conseils ne sont pas perdus, crois le bien, & j’ai relu « bien attentivement » au contraire ta lettre en me disant que tu avais très raison & que si la sagesse me venait tard elle venait & elle tiendrait. J’attendais tout cela de ta vieille amitié & je te remercie de tous tes efforts bien sincèrement crois le. – Il y a bien des choses qui plaident pour moi & que tu ignores & je crois très sincèrement que si les choses recommençaient, entourées des mêmes circonstances particulières je ne pourais guère faire autrement que ce que j’ai fait en faisant la part de chaque caractère. De même que je suis intimement persuadé que si je suis un peu aidé par d’autres circonstances & si je ne tombe plus dans la terrible démoralisation où je suis tombé, je pourrai m’en tirer très honorablement à tous points de vue. – Ce qui m’a jeté un rude coup surtout c’est l’affaire Malassis. J’avais beaucoup souffert, plus que tu ne peux le croire & plus que je ne l’ai dit & il y a du vrai dans « la goutte d’eau qui fait déborder le vase » j’ai éprouvé la chose, c’était trop & j’ai bien failli faire un fort vilain coup.

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Je ne vais pas à Contrexeville actuellement où je devais être parce que j’ai eu trop à payer & j’ai payé tant qu’il me restait un centime, il n’y a que toi qui ne l’ai pas encore été mais tu le seras vite. – Si je touche de l’argent de MmeBlanc j’irai faire en octobre ma cure bien nécessaire, j’ai le medium tout bossué et cela ne disparaît pas ce qui est dit le docteur un fort mauvais signe, je souffre toujours du reste.

Lundi ou Mercredi je serai à Bruxelles, Mercredi plutôt j’attends une passe du journal le Soir de Mitchell & je fais le dessin qui doit la payer.

Je t’écrirai demain ou plutôt après demain Cher Vieux, après ta réponse reçue.

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