Numéro d'édition: 2587
Lettre de Félicien Rops à [Léon Dommartin]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Léon Dommartin
1839/09/11 - 1919/08/23
Lieu de rédaction
Namur
Date
1865/02/23
Commentaire de datation
Datation sur base du cachet postal d'envoi.Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6655/468/1
Collationnage
Autographe
Date de fin
1865/02/23
Cachet d'envoi
1865/02/23
Cachet réception
1865/02/24
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Apostille
1ère lettre de Rops à Dommartin (23 Février 1865) [Rops avait 32 ans et Dom 25]
Page 1 Recto : 1
Monsieur Dommartin,
Artan notre ami commun m’a remis de votre part une pièce de vers pour la faire parvenir à Alfred Delvau. – J’ai gardé ces vers jusqu’aujourd’hui, ce dont je vous prie de m’excuser, – je comptais retourner de suite à Paris et les remettre moi-même à Delvau, mon voyage étant retardé, je viens de les lui envoyer.
Permettez moi Monsieur de vous féliciter, ce sont de jolis vers que les vôtres, ils ont une allure leste et gauloise qui est charmante ; vous avez du talent – hélas ! – je vous admire beaucoup mais je vous plains un peu.
Que voulez vous ? il faut se résigner, vous faites partie comme moi des croyants et des toqués, un petit bataillon de volontaires qui se battent encore « pour l’Art » – nous serons les derniers soldats de la cause, on n’en fait plus ; – toutes les fées folles qui ont présidé à notre naissance sont remontées dans le bleu.
Page 1 Verso : 2
Bon Courage, en attendant ; nous sommes frères d’armes, nous avons eu tous deux déja des journaux tués sous nous, – nous en referons peut-être ensemble, qui sait ? – et puis nous sommes encore quelques-uns là bas, demandez à Glatigny :
Dans le vieux chateau romantique,
La Garnison, nombreuse encore,
Aux cris des teneurs de boutique
Répond par des appels de cor.
Dans les fossés plein d’eau courante
Les créneaux se mirent joyeux ;
Le drapeau de mil huit cent trente
Flotte librement dans les cieux.
Les strophes des « Orientales »
Résonnent sous les hauts arceaux
La lyre mêlée aux crotales
Rhythme la chanson des Oiseaux.
Dans les jardins du beau domaine,
Laissant fuir ses cheveux au vent,
Le doux Cœlio se promène
Avec Albertus en rêvant
……
Page 1 Verso : 3
Nous sommes plusieurs, tous fidèles,
Ayant la même loyauté
Emplissant nos âmes jumelles
D’un même amour pour la Beauté.
L’Épée au vent ! sous la cuirasse
Le grand combat n’est pas fini.
Hardi les fils de haute race,
Comme aux beaux jours de Hernani !
Je vous donne une cordiale poignée de main
Félicien Rops
Namur
Mes amitiés à Artan, encore un ami qui a trop de talent ! –
ô l’aurea Mediocritas
!!!comme les artistes et les poètes devraient s’en souvenir – Auriez-vous quelques nos du Bilboquet de disponibles ?.
Détails
Support
1 feuillets, 3 pages, Vergé, Crème.
Mise en page
Écrite en Plume Noir. En-tête: Cachet sec "FR".
Copyright
KBR