Numéro d'édition: 2429
Lettre de Félicien Rops à [Camille Van Camp]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Camille Van Camp
1834/06/03 - 1891/11/16
Lieu de rédaction
Paris
Date
1880/07/27
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
MRBAB/AACB/007360
Collationnage
Scan
Date de fin
1880/07/27
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, Archives de l'Art Contemporain
Page 1 Recto : 1
Paris 27 juillet 1880.
Mon Cher Camille
Je suis embêté de t’embêter, mais je croyais que l’arrangement proposé ne pouvait pas te causer le moindre ennui sans cela je n’eusse pas fait l’affaire Charton.
Comme tu le dis, je ne peux disposer des Cigognes & je n’en ai naturellement nullement l’intention ; cependant s’il y a moyen d’avoir d’avangque 2.600 frs, je crois que je suis dans mon droit en abandonnant le tableau à la Succession. – De fait je crois que je suis en mesure de pouvoir le faire: j’avais écrit au Ministre ma première lettre en lui demandant une réponse immédiate. Cette réponse n’est pas arrivée et par conséquent j’étais et je suis dans mon droit en disposant du tableau des Cigognes au profit de la Veuve & des enfants de Dubois. – N’est ce pas ton avis?
– Examine le cas:
1ere lettre : Le Ministre me demande « mon prix » mais il ne
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dit pas le prix qu’il veut y mettre, au tableau en question. –
2° Je lui fais mon prix dans la réponse mais rien ? autre chose. Il n’y a donc la qu’un échange de demande & de réponse relatives au prix mais dans lesquels il n’y a aucune convention de vente ce me semble ?
Pour que Leclercq dise : Nous gardons les Cigognes nous les achetons à Rops, il aurait fallu que Leclercq me répondit: « Nous acceptons vos offres » or rien de cela n’a été fait, & aucune réponse ne m’a été faite sur ma mise en demeure de répondre immédiatement.
3° Devant cette non-réponse je crois que j’étais dans mon droit en écrivant au Ministre que « ne reçevant pas de réponse et apprenant que la position des enfants Dubois était encore plus pénible que je ne le pensais je prenais le parti d’abandonner le tableau à la Succession. »
Cela ne te paraît-il pas correct. Pour rien au monde je ne voudrais faire quelque chose qui ne soit pas régulier. Mais je crois être dans le vrai. Dis moi ton opinion nette toi qui es plus versé que moi en ces sortes de choses.
J’ai été chez Charton aujourdhui, – il m’a reçu un peu comme un caniche en plein jeu de quilles mais pas si mal que je le croyais, connaissant le mufle. J’ai obtenu de rejoindre Dimanche à Guérande la caravane Je partirai Samedi à midi pour Nantes. Donc Mon Vieux Camille Si je pouvais avoir cela pour Samedi matin tu me rendrais un vrai service & je t’en suis gré d’avance. J’aime mieux cela que de partir au hazard ; c’est la seconde fois que je vais en Bretagne et si tu connaissais le pays tu verrais qu’on n’y fait pas ce qu’on veut. – Nous partons du Croisic pour l’intérieur de la Basse Bretagne et on doit rouler en tape-cul tout le temps. – Ce que nous faisons maintenant n’est que la tournée de reconnaissance faite au galop & dont je ne connais pas bien l’itinéraire. Je crois qu’on va du Croisic et de guérande aux étangs salins de la Grande Brière, de là à St Gildas de là à la lande de Lauvaux puis Malestroit – puis Guéminé, la Montagne noire Douarnenez les Monts d’Arrée, mais par où, y a-t-il des bureaux de poste partout sur le parcours? Bref il vaut mieux que j’attende.
ici, c’est plus sûr. –
Je te serre la main Mon Cher Vieux Camille, n’oublie pas les conditions de ma lettre. Si tu es mécontent ou ennuyé de ton marché je te le reprends dans un an.
À bientôt j’espère.
& merci
Ton vieux
Fély Rops
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