Lettre de Félicien Rops à [Edmond Alphonse Charles Lambrichs]

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J’ai reçu hier une lettre de Van Camp & je lui en ai répondu une que je t’ai adressée. Cependant comme je l’ai confiée à une petite apprentie qui oublie souvent les commissions qu’on lui donne, si tu ne l’avais pas reçue fais le moi savoir immédiatement. – et ce qu’on décide à propos des Cigognes. J’espère que Van Camp m’enverra des fonds pour Samedi. – S’il y a moyen d’avoir de suite pour le 1er 400 frs sur les Cigognes cela me fera plaisir ! J’ai quelques petites dettes que je ne voudrais pas laisser derrière moi en partant. (ceci entre nous deux mon vieux Edmond). – J’ai été assez éprouvé de ces jours ci. J’ai encore ici un vieux camarade du temps de Delvau qui est dans une triste position, sa femme s’est fait casser la jambe par un cheval de tramway en passant derrière lui, au moment où on le dételait, & tout cela ne met pas du beurre dans les épinards de ce brave garçon, il a bien fallu que nous l’aidions un peu, à deux ou trois vieux compagnons. – Réponds moi un mot & dis moi ce qu’à dit Rousseau si tu l’as vu.

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Je suis dans une position désagréable à cause de ce maudit accident, j’ai dû avancer quelques monnaies mises de côté pour cette fin de mois & cela m’embête bien. Si tu peux me rendre service en cela fais le vieux. Ces machines là sont des choses sur lesquels on ne compte pas.

Dis moi bien si je dois maintenir contre vent & marée la cession à la Veuve ou accepter le prix que j’ai proposé. Je n’y comprends plus rien – la lettre de Camille est ambigüe en diable à ce propos.

Éclaire moi...

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Mon cher Van Camp – je t’envoie quand même cette seconde lettre de Rops que je reçois par la même distribution que celle qu’il me charge de t’adresser

– Je lui réponds instantanément par carte postale que les Cigognes sont définitivement acquis à la veuve Dubois et qu’il n’y a plus à confondre à ce sujet – que ta dernière lettre seule compte et que le reste est annulé – qu’il n’a plus rien à faire avec le Gouvernement.

Je ne sais si je fais bien de t’adresser ces lettres à Blankenberghe mais je suppose qu’on te les fera toujours parvenir – entre nous cette dernière lettre

bien à toi et à bientôt

E Lambrichs

Jeudi matin 9 h ½

Je n’ai aucune nouvelle de Rousseau