Lettre de Félicien Rops à [Edmond Picard]

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Je vous ai envoyé un gros factum qui n’a pas dû vous apprendre grand chose que vous ne saviez. Écrivez moi deux lignes pour me dire si vous l’avez reçu. Je vous sais très occupé & je vous excuse d’avance si vous n’écrivez pas, rien n’est plus naturel.

Je ne sais pas si j’irai en Belgique cette année, malgré tout mon désir d’aller vous voir, – vous avez été, vous, & Mme Picard, toujours si complétement bons & aimables pour moi, que je ferais expressément le voyage pour avoir le plaisir de me trouver avec vous, mais je suis un peu ennuyé dans ce moment « à l’endroit de la Belgique ». Depuis notre dernière entrevue, j’ai reçu beaucoup de lettres d’amis qui me disent combien on m’a conspué la bàs, à propos de l’article que vous avez eu la gracieuseté de faire paraître dans l’Art Moderne, & qui m’a valu force horions, à ce qu’il paraît de la part « des amis ».

Je n’ai eu jamais nulle intention de faire de l’agitation autour de mon nom. L’article de l’Art Moderne dont je vous sais gré & beaucoup de gré, a porté & a remué bien des haines que je ne mérite guère, & vous ignorez vous même tous ces grouillements. J’en rirais, mais comme

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je vous l’ai dit Mon fils Paul en pâtit, son affection pour moi aussi & c’est la seule chose qui me soit sensible. – Tout cela au fond sont de petites vengeances, mais, Je ne suis pas d’esprit pour le moment à affronter ces heurts. J’ai besoin de mes nerfs pour mon travail & de mes nerfs calmes. – Quoique nous nous liés tardivement, j’apprécie croyez le, tout le prix de l’amitié que vous m’avez témoignée & j’y tiens. J’irai, vers la fin du mois, quand j’aurai regagné un peu de serénité, peut être, à Ostende & de la à Famelette si cela ne vous gène en rien. Je vous préviendrai de mon arrivée à Ostende, si je me décide, – mais pour le moment, je suis un peu sur le flanc moralement & je ne fais rien de bon.