Lettre de Félicien Rops à [Armand Gouzien]

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Je partirai pour Paris le 28 ou le 29 sans faute, sans aucune faute. Je resterai à Paris jusqu’au 10 juin Le 10 juin je repiquerai des deux vers la verte Belgique, & toi en croupe. – Je crois que le meilleur pour toi serait de faire ton voyage à Brest fin juin. À moins que tu ne préfères y aller du 5 juin au 15, par exemple ? Il faut absolument que nous puissions nous voir à Paris pour discuter et voir clair & très clair dans ce que nous allons faire. J’apporte « avec moi » les formats les plus avantageux afin que nous choisissions là dedans. – Il faudra que nous décidions aussi la question très importante des éditions : Édition de luxe, / Édition de bibliophile, / édition populaire, – 3 Éditions je

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pense sont nécessaires :

1° Édition de bibliophile : 100 exempl. notés à 150 frs par an. Papier vergé.

2° Édition de luxe (ou d’amateur) 1500 exemplaires notés à 50 frs par an Tirage à part –

3° Édition populaire comme la Vie Parisienne à 25 frs avec un cahier de 12 eaux fortes en prime à la fin de l’année ou avec une eau forte par mois a part

Les deux premières éditions rapporteraient 90,000 francs. – La grande question est de savoir s’il faudrait faire une seconde pierre lithographique pour doubler le tirage de l’édition n° 2 (que nous porterions à 3,000 – ou si nos soins se reporteraient sur l’édition populaire – En un mot si « l’affaire » porte sur l’édition de luxe ou si elle porte sur l’édition populaire. (Il faut songer qu’une lithographie ne donne guère plus de 1,500 bons Exemplaires.

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Du reste nous en parlerons avec Malassis & nous déciderons la chose une bonne fois. –

Je n’ai encore rien reçu de ce goîtreux qui s’appelle Maës. Il a la dame au Pantin depuis huit jours & il ne me donne pas de réponse.

C’est un homme à ne pas employer du tout mais du tout, dans notre affaire. – à moins que pour des primes ou on lui laisserait le temps de tirer à son aise.

Quant à la rédaction cela te regarde : – Il faut être artiste mais « amusant » « amusant à tout prix » – Ta revue des Arts et des lettres était « artiste » mais pas amusante. – Amusant & Vivant Ne pas sortir de là – En dessins comme en texte. Loin de nous les pleurnicheurs & les poêtes à nacelles – Il faut que notre journal nous ressemble à nous deux & je crois que nous n’inspirons que rarement de douces mélancolies. « Amusants, vivants & bien portants » –

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Nous prendrons Gill-Régamey & des Anglais – Crafty aussi & Morin parfois. Vierge à des moments heureux & pourra être utilisé. Nous emploierons du procédé pour le texte si nous ne pouvons employer le bois – Je serai en rapport avec les artistes graveurs sur bois anglais, & nous nous en tirerons, Boëtzel fait bien aussi quand on y tient la main.

– Enfin nous prendrons tous ces arrangements & nous déciderons avec Malassis qui nous fera les calculs de librairie. –

– Certes un journal gravé à l’eau forte comme celui de Lesclide était une heureuse idée mais elle ne me paraît peu praticable. & je crois que le cliché de Leefman peut faire bien à un moment donné.

Enfin à bientôt nous causerons de tout cela dans quelques jours.