Numéro d'édition: 2208
Lettre de Félicien Rops à [Armand Gouzien]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Armand Gouzien
1839/02/04 - 1892/08/14
Lieu de rédaction
s.l.
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6958/60
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Voici la chose Mon Cher Armand : « sans exagération » : quelques jours avant ton départ tu as diné chez Herman en compagnie de Mercier & de sa femme, – celle-ci a été particulièrement aimable pour toi & d’une façon telle que son mari a fini par s’en apercevoir. De là une scène très violente entre lui – (Mercier) & sa femme. – Le lendemain il a parlé de tout cela à Herman en lui disant « qu’il fasse attention à sa femme » qu’il ne devait pas recevoir tous « ces artistes » – pauvre nous !! que « tu étais un garçon à ne pas accueillir chez soi, comme étant dangereux &&&. – Cela n’a pas laissé de trace dans l’esprit d’Herman – grâce à sa femme. – Orts se plaignait (à moi) que lui, selon la promesse que tu nous en avais faite, de laisser un peu de côté Buysingen, tu y avais fait des visites plus qu’assidues « ce qui ne pouvait qu’entretenir des espérances que tu devais ôter de « son cœur ». – Je te connais & je te me connais trop pour être certain que tu ne couperais pas radicalement la susdite espérance & je sais combien il est difficile de dire à une femme, Chère Madame vous m’aimez c’est charmant mais ce que je disais n’était qu’une aimable plaisanterie de Gaulois en voyage. – Cependant comme tu es le dernier des Français de Vaudeville tu pouvais orner ce dévouement de quelque « fredon » & passer. Tu n’as pas fait cette petite « coupure » que la situation de la pièce jouée nécessitait & tu as eu tort. – Ne m’assure pas sur la tête de cet enfant que nous portons
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depuis bientôt six mois dans nos flancs : La Vie Moderne !, que tu as prononcé le fameux Tout est rompu !, je sais, de la meilleure source possible, que tu as apporté dans cette rupture des délicatesses & des douceurs qui ne rompaient et ne coupaient rien du tout. – Mais Frantz Servais s’est à l’étourdie fourré dans tout cela & en laissant entendre à Buysingen que tu étais amoureux à Lembeck il a aidé puissamment à la coupure & à la guérison de la coupure. Or voici la situation pour finir mon devis :
– Mr de Buisingen – indécis à ton égard mais plutôt pour que contre
– Mme de Buysingen – À peu près guérie de sa folle passion & prêt à te garder une amitié qui peut devenir dévouée. – Vaillante et fine nature celle là.
– Mercier – furieux et défiant & blessé dans son amour propre !
– Mme Mercier – abattue sous les coups de houlette de son berger. personnage muet.
– Orts – Défiant et hésitant.
– Mme de Lembeck …. ? – Ne compte point trop sur ce bâton, (à moins que pour casser ta canne) je te dirai le résultat de mes observations de Blankenberghe – Tu ne la connais pas du tout cette femelle là.
Mr de Lembeck – ? Tu dois être mieux renseigné que moi.
Mr de Coquiel – (rencontré à Blankenberghe) vexé et jaloux de tes succès – forte dent, plus envieux qu’une femme grosse, ne souscrira pas au journal !!
– Mme de Coquiel – Ah ! qu’elle voudrait s’endormir dans nos bras, bercée par les flots de l’Océan !
L’os séant étant absolument trop peu garni, j’aime mieux fuir ses côtes. Bref voilà la chose & guide toi sur les renseignements de ce grimoire – Déchire, inutile de laisser subsister ces bases de réquisitoires pour les procureurs du Roi de 1890 !
Fély
Détails
Support
1 feuillets, 1 pages, Vergé, Crème.
Dimensions
211 x 136 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
KBR