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La Guymorais par StMéloir des Ondes (Ille et Vilaine)
10 sept 1895.
Non Mon Cher Detouche je ne suis pas assez atrocement égoïste pour sacrifier votre repos à mon plaisir, et à vous éreinter par deux nuits blanches pour passer avec vous des bribes de journées. Nous retrouverons cela : je ne quitte pas la Guimorais comme hier, je le croyais. Je viens de signer un nouveau petit bail d’un an, et cela me donnera du temps assez, pour y bâtir un bout de petite maison, mais qui comme la maison de Simonide sera assez grande pour y loger mes vrais amis. Vous y aurez votre morceau de toit. En attendant nous ne quitterons la vieille Bretagne que le 29 septembre, & si vous trouvez un entracte de quatre à cinq jours profitez en à notre bénéfice. J’aurais bien voulu vous montrer le 19 septembre la pêche aux huîtres à Cancale une ravissante chose que cet affadissant Feyen-Perrin, et l’autre : Perrin sans Feyen a toujours abimé & abêti sans remords et sans vergogne, en bâtard d’Académicien qu’il était. C’est bien moins joli qu’il ne le voyait ce « retour » de la Pêche aux huîtres ! Enfin, nous verrons nous, avec nos yeux à nous, si pas le 19 sept. de cette année, le 19 sept. de l’an prochain, – Je ne vous veux pas pour deux jours. Fatigue absolue et plaisir non assuré
Il ne faut qu’un grain de N.N. I. pour me donner de cuisants remords ! Mais dans tous les cas c’est chose entendue : à l’an prochain ou à cette année si possible, nous verrons cela tous ensemble !
Amitiés de tous et à bientôt dans tous les cas, mon cher Detouche,
mais votre livre ???
Envoyez si paru, – et vite !
Fély Rops