Page 1 Recto : 1
Samedi
Mon Vieux Complice,
Comme je te l’ai dit je ne peux partir que Lundi soir & Mardi soir pour Famelette. Cela nous mène trop loin ! Tu as raison de partir en avant. Je vais aller te rejoindre au plus vite. Je suis bien embêté de ces retards !! !! !! !! !! Je n’ai plus de papier, je t’écris sur des papiers à épreuves. J’ai fait mon dernier frontispice pour Gay : La Fleur Lascive des poêtes orientaux » C’est très cantharideux. Faudra montrer cela au dames, avant l’aimer, pour les mettre en goût.
À nous deux maintenant ! Nous allons réjouir nos contemporains. Puisque tu vas à Famelette avant moi, je t’autorise à déclarer à nos amis que je suis le premier dessinateur de mon temps, – et que si l’on ne me nomme pas roi des Belges, je fais une révolution, il faut peser sur
Page 1 Verso : 2
le moral d’Edmond Picard & de ses amis & de nos amies ! – J’ai besoin que tu me rendes ce service.
Je te porterai une épreuve de la Fleur Lascive. Je serai bien heureux d’être débarassé des éditeurs Gay & Doucé. Ils impriment trop mal et l’associée doit baiser mal comme ils impriment.
– À bientôt Mon vieux Copain. Je te télégraphierai à Famelette l’heure de mon arrivée.
Je suis enchanté de villégiaturer avec toi.
Mon oncle m’embête. – C’est un vieux gateux décidément. Je vais le mettre dans les pattes de Mme des Jobards. – Ils se rappelleront les Galeries de bois. Elle a dû y être certainement & fatiguer Romieu & Chodruc-Duclos.
À toi
À bientôt
À Mardi soir
Fély
Si tu vois Mme Olin dis lui que je la trouve belle comme la déesse de la Terre Flamande.
Commentaire de collaboration
Au 19ème siècle, le château de Famelette appartient à la famille d'Aspremont-Lynden. Le destinataire de la lettre pourrait être Guillaume-Bernard, comte d'Aspremont-Lynden, Guillaume-Bernard (1815-1889)