Sexe
Masculin
Fils du peintre Alfred Verwée (1838-1895) et de Hermina Wilhelmina Vernieuwe (1841-1906)
29-10-2025
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Page 1 Recto : 1Mon Cher Alfred,Tu m’as promis il y a quelques mois des études peintes pour un jeune homme « que je protège » que je veux arracher à l’influence trop bleu de prussienne de l’école de Namur, et qui est en outre un de tes admirateurs ; – Je lui ai promis à mon tour ces études de paysage et d’animaux de ta patte, il vient me les réclamer, expédie m’en donc quelques unes, elles te seront remises avec le plus grand soin dans un mois ou deux et tu m’auras aidé à arracher un jeune talent des griffes du Père Marinus, excellent homme mais fichu bête.Rappelle moi au bon souvenir de ta famille et crois moiTon vraiFélicien RopsThozée.Tourne :Page 1 Verso : 2Adresse :À MrFélicien RopsBureau Restantà Floreffe
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Page 1 Recto : 1Paris le 17 nov. 1890Il y a bien longtemps que je veux t’écrire Mon Vieil ami. J’ai appris par les lettres d’Emma à Clairette combien tu avais été ennuyé depuis six mois, par toutes sortes d’accrocs à ta santé, qui t’ont contrarié dans ton travail et dans tes projets. Crois bien que je prenais une vive part à tes ennuis, et que je t’en aurais écrit si deux raisons ne m’en avaient empêché. La première, c’est que je déteste ; lorsque je ne suis pas auprès d’eux, entretenir mes amis de leur santé, parceque la plupart du temps, on ne fait que les inquiéter ; et secondement : parce que je comptais être à Bruxelles en Août et te voir naturellement.Enfin te voilà rétabli. Du reste je n’ai jamais eu la moindre crainte à ton endroit, je connais trop le fond de belle santé que t’a légué le père Verwée, et c’est un bel héritage. Mais je viens au fait : Claire me dit que « tu viens incessamment à Paris. Tu sais comme elle aime tes filles, et Emma en particulier. Ma femme, Clairette
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Page 1 Recto : 1Paris 25 janvier 1891Mon Cher Alfred,Au galop deux mots : Un Monsieur que je soupconne être un marchand organise me dit-on sans mon autorisation, une exposition des « œuvres de Félicien Rops ». Comme je ne veux pas qu’on expose un tas de saletés de première jeunesse, ni qu’on n’expose rien de moi, sans mon autorisation, je te prie de remettre cette lettre aux Membres du Conseil d’administration, lettre de protestation, cette Exposition devant avoir lieu dans les locaux du Cercle.Fais vite je te prie, car il paraît que cela presse.Je te remercie d’avance Mon Vieux CopainÀ toi bienFélicien RopsEt toutes nos amitiés les plusPage 1 Verso : 1vives à toute ta famille je te prie.
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Page 1 Recto : 122 Janv. 1892J’apprends par nos enfants que tu es malade. Donne moi vite de tes nouvelles Mon Cher Alfred. J’y tiens beaucoup. Tu es pour moi un de ces amis auquel on ne fait pas de protestations, mais qui cependant peut toujours, dans toutes les joies et dans toutes les tristesses de la vie, compter sur ma fraternelle & profonde affection.Je viens d’être frappé bien cruellement en plein cœur. J’ai perdu un petit enfant qui n’est venu au monde que le temps de se faire déja trop aimer : Un fils, beau, fort robuste comme Claire et qui est mort subitement. Je l’aimais déja comme s’il eut eu dix ans. C’est pour nous un grand, un très grand malheur.Je t’embrasse Mon Vieil ami et dis mes bonnes amitiés à ta femme & aux tiens.Félicien RopsPage 1 Verso : 2Pour Alfred Verwée.
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Page 1 Recto : 1Demi-Lune 25 mars 1893.Mon Cher Vieux,grand merci de tes jets de houblon. C’est délicieux & je vais en planter dans tous les coins de mon jardin, décidément. Puis tout ce qui vient du pays a une saveur particulière ! Tu comprends que depuis que Eugène Demolder a découvert dans l’Art Moderne que j’étais aussi Flamand que toi, tout ce qui vient de ma nouvelle patrie est encore meilleur ! Je ne veux pas faire mentir le gros cousin ! Décidément la terre Wallonne ne produit ni peintres ni dessinateurs, il n’y avait qu’Artan & moi, Artan est Batavo-portugais, & me voilà flamand comme un carabitje ! Fichue la ville de Namur si elle compte sur ma statue pour orner la place St Aubin ! C’est Audenaerde qui l’emportera, ou Malines ! Cela fera un potin ! Me voilà forcé d’apprendre le Flamand ! Depuis l’article de Demolder, les Godferdoum naissent sur mes lèvres comme les roses sortent de la bouche des Fées, – et j’ai l’accent !! Celui que devait avoir mon arrière grand père. Moi qu
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Page 1 Recto : 1Paris le 8 juillet 93Mon Cher Vieuxje te remercie bien de recevoir chez toi la fantasque demoiselle que je t’expédie comme un colis international. Malgré son épouvantable caractère, comme c’est un peu tout ce que nous avons de plus cher au monde, je te prie d’avoir l’œil à ce que ce paquet là ne s’avance pas trop dans la mer du Nord jusqu’à ne plus nous revenir ! C’est pour cela que que je te passe toute mon autorité physique & morale, depuis la taloche salutaire aux jeunes personnes qui prennent leur bain trop loin, jusqu’à l’internement dans une maison de correction.Comme en Belgique les jeunes filles ne sont majeures qu’à 25 ans, tu pourras requérir le garde champêtre pour faire executer militairement tes ordres.Présente toutes nos amitiés à Mme Verwée & à ta belle famille.Ton ancienFély
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Page 1 Recto : 1Mon Cher AlfredLe malheur qui vient de frapper Janson me navre. Je n’étais pas son ami, mais il est des circonstances où la sympathie a le droit d’empiéter sur les privilèges de l’amitié. Remets lui donc ou fais lui remettre par la poste la lettre ci-jointe je te prie.Je te serre bien la main Mon Cher Alfred, & fais mes grandes amitiés à Mme Verwée, & à ta Chère famille. Que le sort te préserve comme moi de semblables malheurs ! –Ton vieil amiFélicien RopsN’oublie pas que tu es attendu iciClaire N°1 attend Claire N°2 avec impatience.
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Page 1 Recto : 1adresse :La Guymorais par St Méloir des Ondes (Ille & Vilaine)Et puis, Mon Vieux copain, tu oublies que tu m’as promis de venir, voir et juger mes terrains et ma plage, & me dire ce qu’on en pourrait faire. Toi tu as l’habitude de ces choses là, moi je n’y connais rien, j’ai besoin de ton œil de fondateur de plages. Et puis n’oublie pas que c’est la Bretagne Normande et qu’il a des Verwée dans tous les pâturages.Bonnes amitiés à Mme Verwée et à ta Chère famille de la part de ton Vieil amiFély RopsSeulement ne t’attends pas à trouver ici le comfort de Koncke C’est un campement ! et des plus bretons ! Il n’y manque que les cochons et les veaux dans la salle à manger. Les lits datent du Chevalier Duguesclin !