Lettre de Félicien Rops à [Léon] [Dommartin]. s.l., 1887/05/00. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/6655/468/198
Page 1 Recto : 1Mercredi matinPatatras! Je ne sais plus si je vais à Heyst, ou si je n’y vais pas !! Mon Vieux, les coups de la vie sont effrayants ! on a beau se répéter cela tous les jours, & l’on est toujours abasourdi « tué » lorsque ces coups vous atteignent à l’improviste. Tu as connu chez moi il y a deux ou trois ans Jules Leiris mon élève, un joli blond, nerveux gentil, & du talent surtout. Il était devenu peintre, & je le chargeais de la vente de mes collections de croquis et d’eaux-fortes, moyennant une rétribution que je lui payais en dessins, le pauvre ami n’était pas intéressé, & il fallait le brusquer pour qu’il acceptât. Samedi dernier je le vois une minute au moment où je partais pour la gare de Lyon & pour Corbeil. Je lui avais remis huit jours auparavant la collection de croquis & d’eaux-fortes à laquelle je travaille depuis que je t’ai quitté à Lannion, & qui était l’espoir « de mon automne ». Tu te rappelles que je te quittais en te disant : « J’ai beaucoup dépensé