Lettre de Félicien Rops à [Léon] [Dommartin]. s.l., 1890/06/14. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, II/6655/468/230
Page 1 Recto : 114 juin 1890Mon Vieux,je reçois seulement ta lettre, et elle avait été courir après moi en forêt de Fontainebleau, j’étais alle me refugier aux Recloses pour fuir le « trop de peintres » et « le Zadig » des Amis des Livres.Ne crois pas, vieux frérot, que je t’oublie. Dix fois l’envie de t’écrire m’a pris, mais chaque fois je pensais, à ta bonne petite femme, qui quelquefois m’a dit très gentiment : « il ne faut pas trop attirer Léon à Paris » et je « n’osais t’écrire » de venir voir les duplicata du salon, dans lequel j’aurais bien aimé te trimbaler cependant ! D’autant plus, que tu venais de quitter Paris. Je n’ai jamais rien compris ce voyage de mars, inutile à peu près, fait en saison intermédiaire. Enfin tu as vu Carcassone ! – comme dit la chanson. Je sens d’autant plus la tristesse que doit te causer la mort de Guillain, que c’est ce que j’ai éprouvé et ce que j’éprouve encore, à la mort de mon pauvre Pradelle. C’était l’ami retrouvé, celui qu’on aurait dû joindre