Lettre de Félicien Rops à Melchers. Paris, 1893/03/05. La Haye, Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie, RKD/001
Page 1 Recto : 1Paris, le 5 mars 1893.Mon Cher Monsieur Melchers,Il faut que vous preniez votre indulgence des grands jours. Voilà près d’un an que je vis aux champs, renonçant, – pour guérir, – à tout ce qui fait le bonheur humain, & presque à la Vie ! Cette année je l’ai passée dans les plus tristes angoisses, croyant de mois en mois perdre la vue, & me sentant m’enliser dans des nuits éternelles ! C’était la mort ambiante. J’en étais arrivé à ne plus espérer rien de moi-même, & à ne plus m’intéresser ni aux hommes, ni aux choses. J’ai beaucoup souffert et plus moralement que physiquement. C’est ainsi qu’il m’a été de toute impossibilité de m’occuper de ce dont je vous avais promis de m’occuper. J’avais déja été en pourparlers avec plusieurs marchands de tableaux, qui d’ailleurs avaient tous comme prix, des prétentions très élevées ; je vais reprendre ces pourparlers et je tâcherai de vous obtenir une salle, avec quelques atténuations pécuniaires.– Le moment maintenant est propice au