Numéro d'édition: 3430
Lettre de Félicien Rops à [Edmond Alphonse Charles Lambrichs]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Edmond Alphonse Charles Lambrichs
Lieu de rédaction
s.l.
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
CPW/9
Lieu de conservation
Collection privée
Illustration
Lettre illustrée
Aucune image
Page 1 Recto : 1
Mon Cher Lambrichs
Je t’envoie une réponse pour Goethals lis-la & donne la
Et avec cela un ton – que rien n’excuse. Je me suis fortement fichu de lui d’ailleurs en réponse J’admets tout ce que tu dis : Je suis un mauvais Directeur, mais j’ai pour moi ceci : Je me suis trouvé au début de la Publication dans des circonstances exceptionnelles et puis très sincèrement ce que je répète à Goethals dans ma lettre : on se fichait de moi – à mon tour – ici quand je parlais de notre Société, – demande à Evenepoël, la position était impossible.
Quant aux planches j’en ai fait plus que tout autre, & je devais en faire plus que tout autre. Et j’en ferai encore ! Je réponds à Dubois et j’envoie un dessin à sa femme pour la Tombola d’Anvers !
J’ai fait depuis que tu ne m’as vu :
Une eau forte pour « l’Eau-forte en 1876 » de Cadart.
« l’Affuteur »
Un titre orné – sur cuivre
La Fileuse
La Bergère
d’après Millet
pour le livre J.F Millet Souvenirs de Barbizon.
Page 1 Verso : 2
Je viens de signer un fort beau contrat de deux ans avec Lemerre pour l’illustration des œuvres de Musset – tu vois que c’est beau ! à faire, mais terriblement difficile. Je te fais Je t’assure que c’est « difficile ». – 80 compositions quarante planches pour la petite édition & 40 pour la grande et c’est par la petite que l’on commence ! – Enfermen Namsuna & Mimi Pinson dans des dimensions comme ceci :
Croquis
Et le chandelier / Et le Caprice / &c &c terrible
C’est à se brûler les yeux & la cervelle. 40 eaux fortes très finies comme cela. Tu vois que je travaille. Je suis bien remonté, & à part un douleur au coude (mon grand père l’a tant levé) douleur goutteuse ou gâteuse. Je t’envoie aciérée ma Parisienne. Je l’ai fait aciérer par Salmon qui l’envoie & qui présentera sa note à Mlle Callewaert. Je retouche avant de partir le 2e cuivre & il te sera également envoyé par Salmon. – À Monaco, je t’enleverai un grand cuivre & deux ou trois petits pour le Cahier d’études. L’aciérage étant tombé dans le domaine public & tout le monde aciérant au même prix à peu près il y a intérêt pour les artistes à faire aciérer par les imprimeurs d’eaux fortes parcequ’ils connaissent mieux le degré d’aciérage à mettre sur
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la plaque. C’est ce qui explique pourquoi je fais aciérer par Salmon.
Je te montrerai que je veux avant la fin de l’année vous donner un bon coup de main.
Je n’ai pas écrit à Dubois parce que je comptais aller à Bruxelles avant le 15 janvier.
Je suis jusqu’à Mardi matin ici – après : Villa Bella chez Mr Camille Blanc à Monaco (Monte-Carlo)
– Si Goethals voulait se charger de mes illustrations de Musset il me rendrait service, – Vrai.
– Si j’étais mauvais, j’adresserais à la Comtesse de Flandre la démission que je transcris dans la lettre. Vois-tu le nez qu’il ferait ?
– Ce serait de bonne guerre cependant, pour lui donner une leçon & le débarasser de son faux col & de ses airs de cuistre. Ah ça est ce qu’il s’imagine que nous sommes des gamins ? – Je ne lui conseille pas de recommencer ou j’imprime que c’est un goîtreux ! – & je lui prouve !!
Toi tu peux me dire tout ce que tu veux Mon Cher Edmond, tu as le droit de me le dire, & je te reconnais tous les droits, – mais cet arrière-faix qu’on a baptisé par hasard n’a qu’à se tenir coi, ou je le rends au Musée Dupuyten, & je fais les frais du bocal !
À toi Cher Vieux & bonnes amitiés à ta dame.
Fély
Note que voilà un an que Lemerre cherche un dessinateur pour lui faire son Musset, ils ont tous refusé. – Moi, j’ai accepté ! Tant pis pour moi ! Cela m’a fait dix ennemis du coup ici. Tant mieux les ennemis cela fait engraisseur !
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