Lettre de Félicien Rops à [Henri Liesse]

Enchanté du succès. Continue, & réveille Dom au fond de son hypogée de la rue d’Orélans. Voici le mot que je viens de recevoir de Gouzien – aussitôt revenu, je lui parlerai Picard a acheté la Tentation de St Antoine. Je t’enverrai une peinture dans quelques jours. Daudet peut tout ce qu’il veut, mais si je suis bon quelque chose, use de moi. Un romancier belge qui débute « Guénotte » de Liège une revue La Belgique Contemporaine & je signais mes correspondances artistiques William Spor, vient de s’arranger avec Dentu. Il publie comme toi, ‒ à ses frais, son roman & Dentu met sa griffe sur les exemplaires. Je ne sais pas si cela est bon ou mauvais. Il n’écrivait pas mal & je ne serais pas étonné que ce garçon fit une œuvre sérieuse. Tant mieux on n’est jamais trop dans la bonne voie. As-tu lu le Nabab ? Mon nom avait toujours frappé Daudet comme consonance & je crois qu’il s’est souvenu de Félicien Rops en écrivant le nom de Félicia Ruys. Bon livre avec des défauts mais des défauts charmants.