Lettre de Félicien Rops à [Henri Liesse]

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Ah ! la nounou !

J’en veux être de son lunch !

c’est Mardi que nous dînons ensemble, ne l’oublie pas ! Je suis obligé Lundi d’assister à un dîner de famille pour exalter la venue sur cette planète d’un mien petit neveu, – il n’y a pas de quoi ! – & je vais m’embêter à faire des vœux, entre la poire & le Camembert, pour un morveux qui me tirera des carottes & m’appellera : vieille bête ! Juge ! observateur ! et incline ton front pensif vers la Terre, comme le nez du Père Aubry de Chateaubriand.

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– Ma petite belle-sœur Aurélie sera Mardi en bonne voie de guérison, je l’espère, son joli sourire de femme bien portante me manque !

– Enfin Mon Vieux Liesse, voici cette année bête de 1892 qui s’enfonce dans l’oubli & dans la nuit. Je ne la regrette pas ! Elle m’a fait passer, – à la frôler ! tout près de cette chose horrible : la Cécité ! C’est que « la santé cela ne plaisante pas ! » comme disait mon oncle !. Enfin me revoici debout, l’œil clair et la main prête au labour. Il me semble que j’ai encore quelque chose à redire aux autres des étranges rêves que la bonne Nature me raconte. Est ce une illusion de l’âge mûr, fertile en mirages ? nous verrons bien ! Je me suis remis au travail pour transmettre ces racontars aux Jeunes, et effaroucher à nouveau les oreilles de cette honnête Bourgeoisie qui nous a donné Panama ! « Un joli troupeau de mufles ! » comme disait le vieux Gavarni. Enfin il n’y a que Dieu de parfait ! – à ce qu’il dit !