Page 1 Recto : 1
Demi-Lune, Essonnes, Seine & Oise
Aout 1896.
Je te remercie bien Cher fils bien aimé de ta bonne chère lettre. Plus tu m’écriras, plus tu me donneras de bonheur Tu m’as dit quelques mots qui m’ont déjà mis le coeur en joie, en me disant combien cela te coûte maintenant de vivre loin de moi. Moi aussi, Cher fils aimé mon coeur vit loin de toi, je ne sais ce qui se passe, je souffre de nous. Je t’écrirai dans quelques jours et j’ai bien des choses à te dire. Je voudrais te rendre heureux & de suite pouvoir te voir dans une meilleure position. C’est à peine si j’ose l’espérer, mais ne perd pas courage. J’espère encore que de meilleurs jours vont venir. Je t’écrirai dans quelques jours. Je t’envoie un panier de fruits des reines-claudes vertes pour accompagner les prunes violettes. – Dans le fonds du panier tu trouveras de grosses poires de saison, des beurrés d’Amanlis. – Il y en avait à Thozée. regarde bien que ces poires sont mûres. J’achèverai ma lettre après demain.
Je t’envoie mes bons baisers de coeur à toi & à ta mère, à bons bras & à après demain. Je t’écrirai très longuement,
Félicien Rops