Numéro d'édition: 3309
Lettre de Félicien Rops à [Paul Théodore Joseph Rops]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Paul Théodore Joseph Rops
1858/11/07 - 1928/09/10
Lieu de rédaction
Hyères, 29 avenue Riondet
Date
1896/12/23
Commentaire de datation
Datation sur base du cachet postal d'envoi.Type de document
Lettre
N° d'inventaire
FFR/LE/2
Collationnage
Scan
Date de fin
1896/12/23
Lieu de conservation
Belgique, Province de Namur, musée Félicien Rops, Fonds Félicien Rops
Page 1 Recto : 1
29 Avenue des Iles d’Or au Riondet.
Hyères (Var)
Mon Cher fils,
Après huit jours de pluie voici le beau temps revenu, aussi j’en profite, je suis toujours « dehors » – je ne pèse plus à la maison. Hier j’ai été déjeuner à la vieille table d’hôte des peintres à Carqueyranne c’est une vieille table d’hôte dans un restaurant où mangent les peintres d’ici qui font des études de mer. La « bouillabaise » y est délicieuse. C’est une espèce de soupe au poisson avec des croûtes trempées dans le safran. Il faut être un peu méridional pour aimer cela comme les méridionaux veulent qu’on l’aime. Puis les peintres de marine d’ici, – ô ils ne sont pas très forts ! prétendent qu’il faut adorer la bouillabaise pour faire de la bonne marine d[an]s le midi. Notre ami Artan mangeait sa bouillabaise comme un autre mais ses marines étaient un peu plus belles que celles de ces MMrs d’ici. Lesquels sont venus avec cela des bords de l’île de Wighth. et vraiment cela n’est pas brillant. On fait mieux chez nous et les côtes de Flandre le ne le cèdent à personne.
C’est délicieux vraiment, on déjeune en plein air le 24 et le 25 Décembre ! sur des terrasses bordées par des bengales en fleurs. Quel dommage que je n’aie pas su plus tôt que les froids d’hiver étaient mes pires ennemis ! En venant hiverner et en faisant des peintures vendables, – ce qui est faisable, j’eusse pu hiverner ici à l’abri des antans, et peut être passer tout à fait cette terrible saison, – pour certaines natures, – à l’abri des jours durs & vivre enfin.
Merci, Cher fils de ta bonne lettre, je t’envoie une petite boîte avec des fleurs de saison qui te porteront mes bonnes « baises de nouvel an » Écris-moi souvent,
Page 1 Verso : 2
une lettre de toi, c’est encore toi.
Je t’embrasse de tout coeur, à grands bras.
Je vais beaucoup mieux, je vais si mieux que je ne désespère plus de rien.
Félicien Rops
Détails
Support
1 feuillets, 2 pages, Vergé, Vert.
Dimensions
177 x 225 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
Photographie Vincent Everarts