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Hyères le 26 mars 1897
Mon Cher Fils
T’ai-je dit que le docteur Tissier était venu passer deux jours ici, avec moi ? et a dit, – pas à moi, car il se méfie des imprudences, qu’avec un grand repos d’esprit et en continuant mon régime, – à la campagne l’été et dans le midi l’hiver, je me guérirais complètement. Il ne me conseille pas cette année les grands voyages de travail ; Peut être irai-je jusqu’à Gênes, mais rien n’est encore décidé à ce propos, je m’essaie dans de petites excursions sur la côte. Je supporte bien le chemin de fer et les bateaux mais pas les longues marches. J’ai trouvé un endroit délicieux à 1 heure d’Hyères au Lavandoux c’est un nid à peintres c’est un sous bois, une sapinière au bord de la mère qui rappelle Fontainebleau et à moi donne envie de peindre. Crétet a envoyé toutes les épreuves de l’affiche à Vos à qui j’ai vendu l’original et le droit de reproduction. Je lui écris de t’en envoyer un exemplaire. J’ai fait cette affiche l’été dernier pour l’exposition qui n’a pas eu lieu c’était la première chose que je faisais depuis ma maladie. Je ne désespère pas de retrouver la santé. Je serai très heureux d’avoir de meilleures nouvelles de la santé de ta mère et ce sera un grand bonheur pour moi de t’embrasser à mon retour à Paris, vers le 20 avril. Il fait ici un printemps délicieux que la brise de mer empêche d’être trop chaud. Je t’embrasse à grands bras, a bientôt ! – écris-moi, ton vieux père qui t’aime.
L’affiche t’arrivera par la poste