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La Demi Lune, par Moulin Galant. Essonnes (S. et O)
25 octobre 1895.
Mon Cher Deschamps
Vous me demandez avec une indiscrétion que ma bonne éducation flétrit, mon opinion sur les œuvres de Mr André des Gachons (Jamais je ne consentirait à l’H adjonctif !) Je vais vous dire cela tout de suite : Je n’aime pas beaucoup son dessin, c’est un dessin au petit point, excellent pour les jeunes Anglaises qui se consolent de leurs flueurs blanches en aquarellant les sentimentalités de Longfellow. Sa couleur me parait avoir trop de candeur par le temps qui court. Et cependant on se surprend parfois à regarder longuement, et non sans un certain charme ces douces cérébralités. Sa peinture ressemble à ces grandes filles frêles qui n’ont ni tétons ni le reste, et que malgré ces viduités, on violerait avec une certaine sympathie, au milieu d’un parterre de lys, dans un square de la bonne ville d’Etampes. – sous les bons soleils de Juin, à jeun ! –
Bien des compliments mon Cher Directeur et sans rancune, de tout ce que vous me faites dire.
Félicien Rops
