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J’accepte avec plaisir seulement il faut que tu me dises que cet article n’empêchera en rien celui que tu veux faire sur moi dans la Gazette des Beaux Arts. Je préfèrerais du reste que ce dernier parut dans l’Artiste & cela pourrait se faire. Je te ferais un n° sérieux avec dix dessins &c &c. Je veux bien t’envoyer six croquis, seulement comme je dois les enlever des albums de « bien grandes dames » !!! comme disait Mélingue il faut que je puisse les y remettre ! En un mot il faut « rendre les croquis ! » À part celui de la Cuisine Wallonne que tu garderas pour toi. Il y a : le premier croquis de la tante Johanna avec son mari, croquis fait à Thozée (avant d’avoir flanqué un chapeau flamand sur la tête de la Tante Johanna)
– Tu remarqueras du reste que dans « la Tante Johanna qui s’appelle Marie Josèphe le poêle est wallon.
2° Des lavandière Dinantaises
3° Des pontonniers au chantiers
4° Deux grands diables de paysages à la plume, d’Anseremme.
Voilà réponds vite & je t’expédie cela & en outre la « cuisinière wallonne » !
Anseremme-lès-peintres en novembre.
Il y a aussi un croquis des sonnets de Liesse
ci-joint :
C’est un joli entourage au sonnet qui est le meilleur de Liesse d’ailleurs. –
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Blanche sous les noyers au milieu d’Anseremme
De suite à son bon air vous la reconnaitrez.
On y vit sans façon c’est l’auberge que j’aime.
Si la gaiété wallonne est avec vous : Entrez !
Ici sont bienvenus tous les énamourés
qui savent des Saisons l’adorable poême.
Les peintres les rêveurs de grand air altérés,
Ceux des nôtres enfin aimant l’art pour lui même
Le soir dans la cuisine on reluit un « bon Dieu »
on devise gaiement, la bouilloire chuchote
La maman Boussingault rêve qu’elle tricote.
Le chat cligne de l’œil tout aise au coin du feu
Les minutes s’en vont légères & tranquilles
et l’on plaint les banquiers cloués au fond des villes.