Numéro d'édition: 2258
Lettre de Félicien Rops à [Armand Gouzien]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23

Destinataire
Armand Gouzien
1839/02/04 - 1892/08/14
Lieu de rédaction
Bruxelles
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
II/6958/111
Collationnage
Autographe
Lieu de conservation
Belgique, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Cabinet des Manuscrits
Page 1 Recto : 1
Mon Cher Vieux,
Notre affaire ne marche pas trop, Léon Orts hésite, tu avais promis d’envoyer à Hermann dès ton arrivée à Paris les prix de revient de composition du Journal, les prix de papiers, le tableau de tous les frais etc &c &c &c, – on ne reçoit rien de tout cela, petit à petit l’intérêt que nous inspirions s’en va à vau l’eau & ces braves gens retournés à leurs affaires auront dans huit jours entièrement oublié notre revue si ne nous en mêlons pas d’une façon plus active.
Je pars pour Paris le Samedi 23 il ne s’agit plus de flâner, de digérer & de dormir ; il faut donc que le Lundi 25 tu sois à Paris, ou abandonnons franchement la chose, nous n’avons absolument que le temps nécessaire si nous voulons paraître le 1er juillet,
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Nous devenons fort ridicules, & dans le monde de Hal, Busingen & Cie on ne croit plus à « notre journal ». Tu assez sacrifié au repos de la province, nous sommes aussi avancés que le 1er avril, ni plus ni moins. – Ainsi Mon cher Armand fais tes malles immédiatement & arrive là bas, tu retourneras à Brest quand « la Revue » sera parue, – si elle paraît ! car je commence à douter de son apparition, ainsi juge comme je suis démoralisé !
Enfn ! espérons encore ! la situation était bonne mais tu as fait comme Saint-Arnaud après l’Alma ; tu n’as pas pris Sébastopol d’emblée & le siège sera long, tout est à refaire. – Léon Orts qui était très bien disposé est refroidi et ne veut plus faire l’affaire que comme tiers & si elle lui paraît très avantageuse ; – je doute qu’il accepte la direction, il nous trouve trop « peu sérieux » & il faut avouer qu’il a raison, – « ils sont du fer dont on fait les enclumes sonores, mais pas du fer dont on fait les marteaux » Voilà son opinion sur les directeurs de
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la « Vie Moderne ». –
Il n’y a qu’un moyen de sauver la Revue & le voici :
1° Être à Paris Lundi 25
2° Revenir avec moi en Belgique
3° Tâcher d’emporter de nouveau le camp, non pas à l’aide de calembourgs & de musique qui élèvent l’âme de Mme de Coquiel & qui nous font passer pour des êtres charmants & légers auxquels un Belge ne confiera jamais son parapluie, mais à l’aide de bons gros arguments bêtes & sérieux.
4° Organiser l’imprimerie & l’administration puis repartir composer le 1er N° & la réclame.
Si tu ne fais pas cela l’affaire est manquée, je ne veux pas commencer une Revue qui mourra dans trois mois.
Je t’attends : Hôtel d’Espagne
26 Rue Tronchet.
Écris-moi à cette adresse.
C’est dommage si la Vie Moderne ne paraît pas, il y avait là réellement
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grandement à gagner en argent en influence & en considération malheureusement tu me ressembles trop tu regardes une mouche voler & cela suffit à ton cœur, – cela nous conduira un jour ou l’autre à voler nous-mêmes si nous n’y mettons ordre.
À toi de cœur
Je t’embrasse
Félicien Rops
Bruxelles. Jeudi.
Parent ne s’occupe de rien, il n’est plus à son journal, il n’a d’yeux que pour un nouveau systhème de banques pour les Courses qui lui rapporte beaucoup d’argent. – Nous ne pouvons compter en rien sur lui. –
Détails
Support
1 feuillets, 4 pages, Vergé, Crème.
Dimensions
211 x 271 mm
Mise en page
Écrite en Plume Noir.
Copyright
KBR