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Je ne t’ai pas répondu de suite, j’ai dû venir à Thozée, appelé par un télégramme de ma femme, Paul était malade ; je suis parti à l’instant ; – heureusement ce n’était rien, une fièvre sans danger.
Tu as dû recevoir nos lettres adressées à Brest, – Nous prenons bien notre part de ta peine va Mon Cher Vieux, – on ne sent combien on aime les gens que l’on aime qu’à travers toutes ces douleurs & toutes ces tristesses. Tu savais que tu pouvais compter sur nous, – nous le savons encore mieux maintenant nous mêmes. Nous allons tâcher de marcher pas trop loin les uns des autres, & de faire quelque chose de bon & d’honnête, puisque nous avons eu cette chance de rester honnêtes ce que les bons n’ont pas toujours eu. Tu nous présentera ton ami d’enfance, il faudra bien qu’il
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devienne le nôtre & il adviendra bien quelque chose de nous quatre. Dans quelques jours nous serons à Paris, – nous t’écrirons la date fixe & nous causerons de tout cela dans un bon petit coin. – Je te raconterai les détails de la maladie de Léon qui est – idiotement – devenu amoureux comme un collégien, & qui veut mourir à Bruges, – ce que nous empêcherons bien, même si le diable s’en mêle.
Enfin ! J’ai tant de choses à te dire que je ne sais que t’écrire. À bientôt & je crois grande bête – que tu es que je n’aurai jamais eu autant de plaisir à embrasser une jolie femme que j’en aurai à t’embrasser.
Ton vrai
Fély
Et ma femme aussi qui t’embrasse !
Et Paul aussi !
Que le diable t’emporte.
