Numéro d'édition: 3400
Lettre de Félicien Rops à [Georges Ritter]
Texte copié

Expéditeur
Félicien Rops
1833/07/07 - 1898/08/23
Destinataire
Georges Ritter
Lieu de rédaction
Paris
Date
1889/05/20
Type de document
Lettre
N° d'inventaire
CPG/1
Date de fin
1889/05/20
Lieu de conservation
Collection privée
Aucune image
Paris 20 mai 1889.
Mon Cher ami
deux mots au triple galop. Reçu les cinq mille francs. Il reste encore un dernier détail : c’est que tu nous expédie une petite note des frais que cette ennuyeuse affaire, ‒ ennuyeuse pour toi surtout, ‒ t’a coûté. Ce n’est pas de ta faute, ni de la nôtre si cette machine n’a pas réussi ! Tu t’es donné beaucoup trop de peines, & nous t’en savons une très grande reconnaissance.
‒ Je voudrais bien que tu m’envoies le deuxième projet de Mr Frueys, afin de montrer à ceux que cela pourrait intéresser, le bien fondé de notre cause. Envoie En plus aussi les frais du travail du notaire Frueys, joints aux tiens.
‒ À demain, ou après demain au plus tard lettre très longue, & un bout de lettre que je te prie de faire parvenir à Dumont.
Tu peux aussi m’envoyer les lettres de Dumont. Je le désire beaucoup parce que je voudrais savoir si Taelemans n’a pas trempé là dedans. sa femme m’exècre & n’aurait pas été fâchée de me jouer un vilain tour.
Expédie cela : 1 Place Boieldieu c’est ma maison particulière, & tu peux toujours m’envoyer là bas, les papiers que tu désirerais que seul je connusse. Tu comprends que tout ce que peut dire un Mr comme Dumont est non avenu. Je connais ma femme je sais ce que je lui dois comme exemple de travail & de courage, & quelle noble & vaillante nature cela est. Comme elle a un passé irréprochable, et je m’y connais
Si je ne suis pas encore marié, (& je le serai avant un an,) cela tient à de mauvais tours que me joue mon ex-femme, & un peu à ce que j’attendais le mariage de Paul, pour légaliser mon divorce, sachant qu’en Belgique cela pourrait lui faire du tort, connaissant la petitesse des idées en notre pays ; ‒ un peu aussi à la résistance même de Léontine qui me dit : nous avons toujours été heureux comme cela, pourquoi changer ? Nos amis savent ce que je suis, ma fille sera riche, ‒ travailleuse comme moi, nous serons peut-être moins heureux après ce mariage, qu’avant.
Donc mon cher Ritter tu peux
‒ Félicite Mr de Boukère, à propos du mariage de son fils, de ma part & rappelle moi au souvenir de cet homme si aimable & si charmant.
Il faudra mon cher ami, que tu m’envoies la liste des quelques eaux-fortes que tu as de moi afin que je t’en fasses expédier d’autres, & j’ai aussi pour Mr de Broukère une « Pudeur de Sodome. frontispice d’une plaquette de Gustave Guiches qui est Curieuse. Je m’installe au n°1 de la place Boieldieu comme je te l’ai dit. Je serai très bien : un bel atelier de peintre (car je veux faire à nouveau de la peinture, & un atelier de graveur, ‒ petit salon & belle maison. Ah il va falloir faire de bonnes choses là dedans ! – Bail de six ans, & pour pas beaucoup : (deux mille francs), le centre de Paris, & si près de chez moi, que je reviens déjeuner en famille rue de Grammont. C’est parfait.
À bientôt, à toi, à vous
au galop. – c’est aujourd’hui
l’ouverture de l’Exposition Belge -, il faut bien que je fasse acte de présence ! – quoique, (à part Verwée) tout cela me semble assez neutre. –
As-tu des amis à recommander. J’écrirai pour Van Duyze, & je le verrai peut être ce Rousseau, tout à l’heure.
Très beau peintre Verwée, le seul qui ait gardé de belles traditions du pays.
Ton Vieux
Fély Rops
L’affaire du Mon
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