Naissance
1792 , France, Nord, Lille
Sexe
Masculin
Marié avec Maria Virginia Meert (1816-1885), il est le père de Rufina "Alice" Renaux (1855-1886)
non_autograph_copy
0380
Page 1 Recto : 1Paris, jeudi soir.Ah Blankenberghe ! la plage ensoleillée, les bonnes causeries dans le sable blanc, la mer bleue, les routes ombreuses de Walcheren, l’Abdy-Hôtel de Middelbourg, le roulis de l’Antwerpen et Miss et Mary et Alice, comme tout cela est loin ! comme tout cela est près ! En plongeant les mains dans mes poches je sens le sable des dunes que votre sollicitude leur prodiguait et je porte fièrement comme la Toison d’or, votre ceinture, petite déesse sortie des flots pour désespérer les peintres !La vraiment bonne chose que la vie, n’est-ce pas ? et comme l’on ne sait jamais ce qu’elle va vous dire ! On est triste, spleenétique, désespéré. On trouve les hommes bêtes et lâches, les femmes vulgaires, trompeuses et sottes, les chiens sales, les jours sombres, et puis voilà que tout devient blond et rose et que l’on se met à remercier le bon Dieu qui n’en peut mais, et qui ne sait pas de quoi. Tout semble charmant, Dujardin est joli, Van Bogaërt spirituel, la bavière
0381
Page 1 Recto : 1À Sedan. Chambre n° 16 ce jourd’hui dimanche, le 6 du mois octobre mil huit cent septante-deux.Cette chambre est nue et d’un aspect sévère : Le papier vert bouteille à bouquet indigo, sur un socle en bois, tout en or et sous verre ! L’empereur à cheval revient de Marengo…Et il y a du feu ! enfin je vais pouvoir écrire à Mignonne Alice. Que fait-elle maintenant ? Il me semble que je l’entends d’ici chanter notre chanson de Fortunio ou la valse des Roses. Vrai, j’entends votre voix d’argent, ma chère Alice, malgré les trompettes et les clairons bavarois qui sont en train de me sonner sous mes fenêtres je ne sais quelle bizarre et mélancolique fanfare d’outre-Rhin ; et je viens justement d’écrire au frère Carlier que je me laisserais traîner sur mon torse pendant vingt lieues, comme le grand saint Pantaléon si je pouvais vous entendre dire : « Fély » là, tout de suite.Ah ! quel drôle de voyage je fais ! je quitte, bien triste, mes petites sœurs lundi soir ; chez moi je tro
0382
Page 1 Recto : 1Paris, dimanche, 11 h.Madame,Je viens de recevoir, à ma grande stupéfaction, un billet de Miss par lequel elle me prévient qu’elle arrivait à Paris avec Alice. Comme la coïncidence de ce voyage avec ma présence à Paris pourrait vous paraître suspecte, je crois de mon devoir d’homme loyal de vous dire que je ne suis pour rien dans les motifs qui ont pu décider ce voyage qui me désole parce qu’il a dû vous faire peine ainsi qu’à M. Renaux.Je viens de voir Alice et Miss et je n’ai pu m’empêcher de leur dire combien cette conduite étrange était répréhensible et pouvait vous paraître suspecte.Maria, avec laquelle j’avais dîné la veille, vous affirmera, si vous pouviez douter de ma parole, à quel point j’ignorais l’arrivée d’Alice et combien cette étourderie d’enfant m’a attristé. Elle est, du reste, bien au regret de cette petite escapade d’écolière et je vais user de toute mon influence pour engager Miss à vous la ramener au plus vite.Les sentiments de frère et de frère bie
letter
3442
Page 1 Recto : 1Mon Cher Wicart,Mademoiselle Alice Renaux me prie de vous demander ce que vous avez décidé à son égard. – Comme je vous l’ai dit mon Cher Wicart les Demoiselles Renaux n’ont pas de fortune. Le père est capitaine pensionné, il y a trois enfants, vous voyez cela d’ici. Si vous croyez qu’elle puisse réussir au théâtre il faudrait donc entreprendre Mlle Renaux comme vous avez entrepris notre ami Henry Verd’hurt que vous avez transformé avec une rapidité fantastique & aux mêmes conditions, car je crois que les Parents ne peuvent actuellement faire aucun sacrifice. Ce sont d’ailleurs des gens d’une honnêteté parfaite et d’une honorabilité absolue. Je suis ami avec le frère qui est officier & j’ai voulu lui rendre service en abouchant ces dames avec vous, car je suis convaincu que vous êtes le seul à Bruxelles qui sachiez à la fois ménager & développer une voix & je souhaite pour cette jeune fille que vous lui ayiez trouvé de l’étoffe.Page 1 Verso : 2Dans tous les cas, envoyez