Copie non autographe réalisée par Lefebvre - Kunel de Félicien Rops à Inconnu. Paris, 1894/04/19. Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 8811/t5/p329, 8811/t5/p330 et 8811/t5/p331
Page 329Paris, le 19 avril 1894.Je te remercie, mon cher ami, de l’envoi des lettres à Élisa. L’étude sur Charles, de Potvin, donne des détails biographiques et bibliographiques très intéressantes, mais le brave Potvin parle trop peu des souffrances morales imposées à Charles, de ses luttes, de la jalousie étroite et bête des gens de petite ville, car notre sacré pays est dur aux littérateurs, et les gens préfèrent y acheter une bouteille de bonne année qu’un bon livre. C’est là-dessus qu’il fallait insister. Cela eût été utile. J’ai d’ailleurs des lettres de Charles qui peignent toutes les souffrances et les humiliations qui l’ont usé et l’avaient presque réduit à l’impuissance de créer, et je t’assure qu’un de ces jours je m’en servirai, et durement. Je n’ai pu m’en servir encore utilement dans le sens noble que je prête à ce mot, mais je n’ai pas la dent en ouate, et je saurai venger Charles d’une autre façon que l’a fait ce vieux ténor de Potvin, qui n’a, toute sa vie, été qu’un mé