Copie non autographe de Félicien Rops à [Jacques?] [Pradelle?]. s.l., 0000/00/00. Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 8812/t6/p130
Page 130« Pour faire qui vaille, si peu que cela soit, il faut que je m’enferme avec le modèle, que je sois seul avec mes défaillances, mes peurs de cette sacré cochonne de Nature qui me flanque le trac comme si j’étais un débutant. Et cela à chaque séance !Quand ma poseuse me fait dire qu’elle ne peut venir, je pousse un : Ah ! de soulagement ! c’est à me prendre en pitié. Comme je le disais il y a peu de jours, à Mirabeau : Je me fais l’effet d’un être singulier qui aurait été engrossé par le diable ; je sens toutes sortes de monstres sabatter en moi, et de gré ou de force, il faudra bien que cette pensée isse à la vie ou je crèverai, je vous le dis. – Je n’ai, jusqu’à présent, rien fichu de bon, voilà le vrai. » Je ne sais, du reste, peindre qu’entièrement d’après nature. Je tâche tout bêtement et tout simplement de rendre ce que je sens avec mes nerfs et ce que je vois avec mes yeux ; c’est là toute ma théorie artistique, et je tâche de la mettre en pratique, ce que je trouve déjà