Sexe
Masculin
Graveur, élève de Félicien Rops
30-10-2024
letter
2354
Page 1 Recto : 1Mon Cher Monsieur Alboize,Ce serait avec le plus grand plaisir que j’accéderais à votre demande, qui est d’ailleurs bien fondée, puisque il était convenu que les planches paraîtraient sous mon nom & seraient naturellement de moi, mais pour cette seule planche, je vous prierai de faire une exception. Toutes les autres seront signées de moi seul. Seulement j’ai avec ce jeune homme un bout non pas de contrat, mais de convention par lequel je me suis engagé – pour l’encourager & pour lui faire un commencement de réputation – à lui laisser signer la gravure des planches auxquelles il aurait une part de travail assez importante. Ici, il a – « établi » la gravure, & quoique minime je ne veux le priver de cette part de son travail. Il a réellement du talent ce débutant & je veux le pousser dans une bonne voie.Donc, toutes les autres planches seront signées de moi, du reste, j’y tiens aussi Mon Cher Monsieur Alboize, j’estime fort l’Artiste & il ne m’est nullement déplaisant que
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Page 1 Recto : 1Mercredi matinPatatras! Je ne sais plus si je vais à Heyst, ou si je n’y vais pas !! Mon Vieux, les coups de la vie sont effrayants ! on a beau se répéter cela tous les jours, & l’on est toujours abasourdi « tué » lorsque ces coups vous atteignent à l’improviste. Tu as connu chez moi il y a deux ou trois ans Jules Leiris mon élève, un joli blond, nerveux gentil, & du talent surtout. Il était devenu peintre, & je le chargeais de la vente de mes collections de croquis et d’eaux-fortes, moyennant une rétribution que je lui payais en dessins, le pauvre ami n’était pas intéressé, & il fallait le brusquer pour qu’il acceptât. Samedi dernier je le vois une minute au moment où je partais pour la gare de Lyon & pour Corbeil. Je lui avais remis huit jours auparavant la collection de croquis & d’eaux-fortes à laquelle je travaille depuis que je t’ai quitté à Lannion, & qui était l’espoir « de mon automne ». Tu te rappelles que je te quittais en te disant : « J’ai beaucoup dépensé
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Page 1 Recto : 1Paris mercredi 21 mai 84Mon Vieux tu me navres – il ne s’agit ni de négligence, ni de scies ni désicurie, ni de rien de tout cela, il s’agit tout simplement de huit mille francs faits ou non faits : Et je les ai faits. Il le fallait. Jamais livre ne m’a plu comme ton livre. J’en suis un peu toqué, & comme tu le dis fort bien, & justement, tous mes croquis étant faits, les dessins gravés paraîtront. – Veux-tu me donner un « ultimatum » comme dirait Mr de Bismarck : – Je t’enverrai Samedi 7 un dessin, un autre Samedi 14 & ainsi de suite Tu expédieras à Evely & les cuivres marcheront. Note que j’ai monté mon atelier. J’ai un élève excellent le jeune Jules Leiris, qui grave – sur mes tailles, – c’est à dire fait la partie bête du métier ; – dans tous les arts, il y a un côté bête du métier & c ‘est ce côté bête qui m’a toujours répugné. Puis je te le répète, il y a eu unePage 1 Verso : 2« urgence » effrayante. Il a fallu tout lâcher pr faire la production payée incontinen