Sexe
Masculin
Il est le fils de Léon Dommartin (1839-1919) et de Marguerite Popp (?-?)
22-05-2025
letter
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Page 1 Recto : 1Lundi 26 juillet 1886.Mon Vieux Domje rentre de la mer. Quand je t’ai écrit j’en étais malade, de ce besoin de mer ! Impossible d’y tenir plus longtemps ! J’ai décidé Uzanne & nous sommes partis fuyant le 14 juillet, & aspirant au flot. Nous avons pris un de ces bons billets de 45 frs, aller & retour, & nous sommes partis pour Dieppe avec l’intention formelle de nous rendre compte de ce tas de nouvelles plages établies depuis six ans & plus, de Dieppe à Cherbourg ; – résolus à nous faire véhiculer le plus loin possible pour les modestes 250 francs qui garnissaient nos poches, & décidés à ne pas passer une fissure de falaise ni une Cabine de bain. Ah ! c’est déja la première grosse besogne de ton : Guide Général du Littoral Français « ébauché »– Et nous en avons bien parlé de ce Guide absolument demandé ! Quatre ou 5 volumes !: 1er volume : Les plagesPage 1 Verso : 2du Nord : Rosendael, Mardyck – Calais – Wissant – Ambleteuse – Wimereux – Boulogne, – Le Portel – Étaples
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Page 1 Recto : 1Paris, Jeudi 15 sept. 1886.Mon Cher VieuxTu comprends que si je ne t’ai pas écrit à propos du frontispice non encore exécuté, c’est qu’il y avait « quelquechose ». Ce « quelquechose » est toujours naturellement la tuile à laquelle on ne s’attend pas & qui vous tombe sur le crâne au moment où l’on a son parapluie sous le bras. Pour l’instant, elle est représentée la dite tuile, 1° par une maladie de Clairette qui est au lit depuis trois jours avec la fièvre ; sera-ce grave ? sera-ce peu de chose ? Personne ne peut rien en savoir, y compris le docteur Filleau, qui la traite. Jusqu’à présent il croit à une fièvre intermittente, résultat de promenades en canot sur la Seine pendant le chômage de la navigation, c'est à dire le long des berges, laissées à sec, & pleines naturellement de miasmes paludéens. – C’est cela, ou c’est tout autre chose : nous saurons ce qui en est dans deux ou trois jours. 2° La dite tuile s’incarne aussi dans un abcès, très malin, qui mePage 1 Verso
postcard
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Page 1 Recto : 1Monsieur Léon Dommartin47 rue d’OrléansIxellesBruxellesPage 1 Verso : 2Mon Vieux,Il ne reste plus qu’une morsure faire à la planche, tu recevras des épreuves Dimanche. On tirera immédiatement. Delâtre a écrit à Kistemaeckers.À toi bien & bonnes amitiés à ta familleAu galop.Fély Rops
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Page 1 Recto : 1Paris 14 avril 1887Mon Vieux,Je ne sais pas si tu en avais très Conscience, mais tu m’as écrit une singulière lettre ! Tu avais l’air furieux – contre moi, – de ce que dans l’article d’ailleurs stupide & mal écrit, que l’affreux Champsaur m’a consacré, il avait omis de citer ton nom. Est ce ma faute à moi ? Je le lui ai reproché, – par lettre, & vertement. Il m’a répondu qu’il avait oublié ton nom. J’ai répliqué que s’il avait lu simplement la préface il eut pu se le rappeler. – « Je n’ai pas le temps de lire les livres, je ne peux que le parcourir au galop. On m’en envoie trois ou quatre par jour » – Même jeu pour Cassiers, car non seulement je lui avais demandé de te faire une forte réclame, mais encore de ne pas oublier le jeune Cassiers parce que celui ci voulait venir à Paris. – Rien de tout cela !! J’ai fait ce que je devais faire pour ton livre & pour toi. Je ne peux pâtir des omissions voulues ou des petites méchancetés du sieur Champsaur.Et ta mauvaise humeur s
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Page 1 Recto : 130 Avril 1887Mon Vieil,Je suis rentré hier chassé par la pluie, – de Barbizon, où j’étais allé me mettre un peu, au plein vent. Pas de peintres la bàs, ils sont ici pour leur exposition, ce qui fait que les gorges d’aspremont ont leur calme nécessaire, & les bouleaux sont tranquilles. J’ai trouvé ta lettre & je vais t’expliquer pourquoi, je me fais adresser mes lettres poste restante lorsque je suis à vagabonder. Une lettre arrive par ex. en mon absence, au 21. Bon, la portière du 21 ne me trouvant pas, la porte en dessous, à ma bonne. La bonne la remet à ma femme. Ma femme la fait envoyer à la Roche-Claire, lorsqu’elle ne l’oublie pas. Madame Duluc mère la reçoit. Si je suis au bois ou sur la rivière, elle met de côté la lettre. Terrible : la de côté ! C’est : soit le banc du jardin, son tiroir aux chiffons, ou comme l’autre jour : à la cave audessus du garde manger. La mère Duluc avait reçu des mains du facteur, la lettre, de la main gauche, elle avait un fromage dans
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Page 1 Recto : 125 avril 1887Mon VieuxJe ne sais où tu es ; tu as écrit à Uzanne en lui disant que tu partais en voyage. J’ai écrit un mot à Herbeumont, un double de ce que je t’écris adressé : à Mr Léon Dommartin ou à Mlle Émilie Dommartin dans le cas où tu serais dans les environs, ou à Chooz peut-être. Je te disais que j’errais de la Roche-Claire, aux environs &c &c, repos exigé par le Docteur ! Dans une huitaine ou une dizaine de jours j’irai en Belgique, à Chooz & si je le peux je ferai un tour de Semoy. Si je vais à Herbeumont, – j’ai besoin de revoir l’Ardenne ! je te préviens d’avance. Entendu.Page 1 Verso : 3Adolphe Popp la crème des beaux-pères, une belle mère ! m’a écrit par Cassiers. J’ai écrit à Uzanne, voici ce qu’il me répond. Même réponse chez Lemerre, & chez Marpon : qu’il vienne ! nous verrons. Quant à employer des gens qui sont à des kilomètres de Paris, – à quoi bon ? Nous avons tout ici. C’est assez juste & peu de choses à répondre. – Partout on parle de ton livre
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Page 1 Recto : 110 juillet 1888Rassure-toi : ton « Hôtel St Phar vit toujours ! Tu retrouveras comme j’ai retrouvé hier la même bonne qui n’est jamais là, le même garçon un peu gris de la veille & mettant dix minutes pour tâcher de vous comprendre, après vous avoir fait errer dans des corridors sonner à quinze sonnettes dans cet hôtel au bois dormant. Et tout cela orné comme les cabinets de Société de Ménilmontant où vont s’ébaudir les sargots de la Garde Républicaine, & accompagné d’un parfum spécial à cet estimable hôtellerie, composé d’extrait de lieux, de rinçures des plats de la veille, & des dégobillages d’antan. Ah ! tu n’as pas le nez creux pour vivre là ! – Enfin c’est un goût ! Tu paies aussi cher qu’au Grand-Hotel ou qu’au Continental d’ailleurs. Rassure-toi donc Mon Vieux, le délicieux St Phar vit toujours !! Quant à Brébant, le restaurant n’est pas encore transformé en « Bouillon ». La maison a l’aspect sale & un peu désolé,Page 1 Verso : 3le client est rare, la nappe moin
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Page 1 Recto : 1Monsieur Léon Dommartin47 Rue d’OrléansBruxellesBelgiquePage 1 Verso : 2Biskra 3 janv. 1889Mon Vieilme voici aux portes du vrai Sahara. Biskra en est déja, mais le vrai ne commence qu’a vingt ou trente kilomêtres d’ici, quoique ce Sahara-ci soit déja très présentable pour un Parisien. Ici : plus de voitures, de mulet, – plus d’auberges : le Bordj ou le Caravansérail, plus de routes : la piste. Voilà le programme : Je pars cette nuit à trois heures du matin avec un guide. Notre première étape est le Bordj-Saada, puis l’oasis de Chegga, sur les bords du grand Chott-Melrir.Nous avons dû faire un tour énorme. Impossible de gagner Touggourth, but du voyage, par Laghouat : les torrents debordés. Nous avons dû prendre par Alger, Constantine, Alcantara, Biskra « la porte du Désert ». D’ici à Touggourth 248 kilomêtres à chameau ou à mulet. J’ai pris le mulet pour ma part. Il y en a six ici déja dans la Cour de l’hôtel avec les bagages plus deux chameaux pour le guide, & Ottingue
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Page 1 Recto : 114 juin 1890Mon Vieux,je reçois seulement ta lettre, et elle avait été courir après moi en forêt de Fontainebleau, j’étais alle me refugier aux Recloses pour fuir le « trop de peintres » et « le Zadig » des Amis des Livres.Ne crois pas, vieux frérot, que je t’oublie. Dix fois l’envie de t’écrire m’a pris, mais chaque fois je pensais, à ta bonne petite femme, qui quelquefois m’a dit très gentiment : « il ne faut pas trop attirer Léon à Paris » et je « n’osais t’écrire » de venir voir les duplicata du salon, dans lequel j’aurais bien aimé te trimbaler cependant ! D’autant plus, que tu venais de quitter Paris. Je n’ai jamais rien compris ce voyage de mars, inutile à peu près, fait en saison intermédiaire. Enfin tu as vu Carcassone ! – comme dit la chanson. Je sens d’autant plus la tristesse que doit te causer la mort de Guillain, que c’est ce que j’ai éprouvé et ce que j’éprouve encore, à la mort de mon pauvre Pradelle. C’était l’ami retrouvé, celui qu’on aurait dû joindre
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Page 1 Recto : 1Mon Vieux,Je n’ai pas même eu le temps de te répondre : question d’argent !! trois dames n’ont pas payé sous prétexte de manque d’argent au nouvel an. – Cinq mille francs en moins pour l’échéance de Janvier, – du cinq ! Puis toutes les mauvaises herbes de la St Jean dans ma soupe ! La mort de ce pauvre Émile qui m’a démoralisé pendant huit jours, & qui me pèse encore sur le crâne, une planche ratée parce que pendant les mois de vacances tous mes produits avaient fermenté. Il a fallu tout jeter, tout acheter à nouveau, refaire les envois, car mes procédés de vernis mou sont délicats comme de la photographie à faire & les produits qui me servent s’altèrent facilement. TuPage 1 Verso : 3liras cela dans une lettre publiée dans un volume que je vais te faire envoyer & dans lequel je mets en lumière « mes procédés » sans cuistrerie. – Laisse moi encore quelque jours & tu seras content. – Juge un peu j’ai dû faire trois mille frs sur les 5.000 qui manquaient. Je ne me plains p