Copie non autographe de Félicien Rops à [Octave] Mirbeau. Paris, 1886/02/19. Inconnu, Mirb/4
Paris, le 19 février 1886Mon cher Ami,je tiens à vous nommer ainsi, je vous écris au plus vite pour vous dire que je suis bien flatté et bien touché, je ne vous remercie pas, on ne remercie pas pour un acte « de dévouement » comme celui que vous venez de poser dans Le Matin. Ce qui me flatte, c'est que l'article vient bien de vous, qui, depuis longtemps, avez ramassé et magnifié les ignorés et les méprisés que foulaient le public, comme Vincent de Paul relevait les abandonnés sous la botte des raffinés de la cour de Louis XIII ; et auxquels, sans peur, vous avez donné l'appui de votre talent et de votre éloquence. – Hélas mon cher Mirbeau, votre pan de manteau de Samaritain ne peut cacher mes plaies et mes faiblesses. Je les vois, je les sens, je les pleure, et à mesure que mes yeux s'ouvrent de plus en plus « voyants » sur la terrible VIE, je me crie chaque jour que je ne suis rien, que je ne sais rien, que je ne peux rien pour la rendre ! – Et il faudra crever n'est-ce pas : sans êtr