La baronne Alix d'Anethan se forme à la peinture auprès d'Emile Wauters et d'Alfred Stevens.
Elle s'installe dans la capitale française avec l'appui d'un mécène, le baron et homme politique Denys Cochin qui lui offre l'opportunité de réaliser une peinture murale dans la chapelle de l'Hôpital Cochin à Paris. Sa production présente une virtuosité technique mise au service d'une iconographie tantôt empruntée à la Bible, tantôt faite de scènes de genre. On lui doit également un corpus de portraits et de peinture florale.
Derrière les scènes de genre se cache un regard sur la situation des femmes dans la société du XIXe siècle. Sa scène d'atelier montre des artistes femmes rassemblées autour de la représentation du paysage à l'aquarelle sur papier alors que le tableau lui-même est peint à l'huile sur toile, en grand format, et montre non pas un coin de nature mais une pratique artistique.
La carrière d'Alix d'Anethan commence en 1881 au salon de Bruxelles. À partir de cette date, l'artiste multiplie les participations aux salons belges et parisiens jusqu'au début du XXe siècle. Au salon d'Anvers de 1882, Camille Lemonnier remarque son tableau L'Enfant malade qu'elle expose la même année au salon des Artistes français à Paris où elle sera régulièrement présente jusque 1889. Elle participe au premier salon du Cercle des femmes peintres en 1888. On peut lire à ce sujet dans Le Figaro du 12 décembre 1888 que son envoi « se compose de deux tableaux très réussis: des Hortensias pétris dans des pâtes grises d'une exquise tonalité, et [d'un admirable profil de jeune fille, évoquant les blondes miniatures du siècle dernier ». Dès 1890, Alix d'Anethan expose au salon de la Société nationale des Beaux-Arts à Paris. Elle suit des cours auprès de Pierre Puvis de Chavannes qui devient le directeur de la Société nationale en 1891. Son tableau de grand format consacré aux Saintes Femmes au tombeau y a été présenté en 1892 avant de partir pour le Womans Building de l'exposition universelle de Chicago en 1893 et d'entrer dans la collection de l'État belge. La composition générale du tableau, le rythme ternaire des figures et la désaturation des pigments associent d'Anethan à l'esthétique de Puvis de Chavannes. En 1902, d'Anethan participe pour la dernière fois au salon de la Société nationale des Beaux-Arts. L'artiste âgée de cinquante-quatre ans se destine alors davantage à des actions de charite Une retrospective posthume lui est consacrée par Paul Durand-Ruel en 1922.
Le Cercle des femmes peintres (1888-1893) & Kikie Crêvecoeur, textes de D. Laoureux, V. Carpiaux, M. Van Uytvanck et K. Crêvecoeur, Stichting Kunstboek, 2024, 116 p.