Relieur-doreur d’art et décorateur, fils du doreur Jean Michel (1821-1890). Cet ancien élève des Arts décoratifs et des Beaux-Arts créé un atelier avec son père situé 15 rue du Four à Paris en 1876. Les premiers succès viennent en 1878 lors de l’Exposition universelle où il présenta une série de reliures aux décors de grands motifs floraux. Peu à peu, les grands bibliophiles et ses confrères se laisseront convaincre par son côté novateur et en 1895 il est nommé au conseil de surveillance de l’école Estienne (école municipale professionnelle d'arts et industries graphiques créée en 1887 et qui deviendra l’École supérieure des arts et industries graphiques de Paris en 2009), signe qu’il est désormais à la fois l’un des plus grands artisans relieurs de son époque, mais aussi le chef de file de son propre courant décoratif qui allie les matériaux gravés et ciselés, l’harmonie des couleurs et les motifs floraux ou végétaux. La consécration viendra lors de l’Exposition Universelle de 1900 au cours de laquelle un Grand Prix lui est décerné.
Marius-Michel aura laissé deux réflexions majeures sur la reliure : La Reliure française depuis l’invention de l’imprimerie (1880-1881) et L’Ornementation des Reliures Modernes, à Paris, 1889, chez Marius Michel et Fils, et qui est d’ailleurs cosigné par MM Marius Michel, Relieurs-Doreurs. En 1913, lors de la publication des Fleur du Mal de Charles Baudelaire (1821-1867) à La Haye, il réalise un décor floral mosaïqué.
Quelques années après sa mort, la Ville de Paris lui consacre une exposition rétrospective au Palais des Beaux-Arts.