Ernest Lebloys (dont le patronyme complet est Lebloys de Roziers) appartenait à une famille de médecins limousins : son grand-père avait été médecin de la maison centrale de Limoges, et son père, qui exerçait également la médecine, avait été conseiller général sous la monarchie censitaire. Ernest Lebloys fit ses études au lycée de Limoges puis à Paris à l’institution Mathé, faubourg Saint-Honoré.
C'est un proche de Charles Baudelaire(1821-1867) vers 1848, à une époque où le poète a encore quelques idées révolutionnaires. C'est d'ailleurs à partir de cette date que Lebloys est employé comme rédacteur du journal d'extrême gauche Le Peuple. Après le coup d'état de 1851, il prend les armes mais est contraint à l'exil d'abord en Angleterre puis à Bruxelles en 1853, où il fait la connaissance de Rops. Il finira par intégrer la rédaction de l'Uylenspiegel dont Il est l'un des rares étrangers avec Karkski. Cette place laissée aux non-belges est plus rare que dans les journaux bruxellois de l'époque ; en effet, ces derniers n'arrivent à la rédaction du journal que dans les dernières années de publication qui coïncident avec l'essoufflement des premiers collaborateurs dont le graveur namurois. Lebloys y est responsable de la rubrique « On dit ».
Par la suite, il est employé au Constitutionnel de Mons dont il devient le rédacteur en chef en 1858. On lui connait également un roman en deux tomes intitulé Les Abeilles de l'Hôtel de la Ruche (Alphonse Lebègue, Bruxelles, 1857 et 1859). Lors de son retour en France le 9 décembre 1863 avec sa femme, il devient maire de Roziers-Saint-Georges le 8 mai 1871 où il meurt dans le manoir familial.